La troisième édition du baromètre Ipsos-Macif, « Les addictions et leurs conséquences chez les jeunes » révèle un mal-être persistant chez les 16 à 30 ans.
Consommation de drogue, d’alcool, d’écrans et comportements à risque sur la route… les comportements négatifs des jeunes se stabilisent mais demeurent préoccupants, signe que la crise sanitaire a fragilisé les jeunes Français et que leur mal-être est toujours présent.
Malgré un retour à la « vie normale », cette tranche de la population particulièrement sensible déclare avoir besoin de s’amuser, de déstresser, quitte à se mettre en danger ou à perdre le contrôle…
Près de 6 jeunes sur 10 ont déjà perdu le contrôle d’eux-mêmes au moins une fois au cours des 12 derniers mois du fait de leur consommation de substances, au point de ne plus vraiment savoir ce qu’ils faisaient (54%). Et, plus la consommation est régulière, plus la perte de contrôle est importante.
La perte de contrôle liée à l’utilisation des écrans est aussi très élevée : 70% des jeunes déclarent avoir perdu le contrôle au moins une fois au cours des 12 derniers mois. Plus de la moitié des jeunes déclarent l’avoir perdu au moins dix fois (51%) Le plus souvent, pour ces jeunes qui déclarent avoir perdu le contrôle au moins 10 fois dans l’année en raison des écrans, cela s’est traduit par une perte de la notion du temps (61%) et des difficultés à trouver le sommeil (47%). Par ailleurs, près d’un tiers d’entre eux déclarent que ces pertes de contrôle les ont amenés à ne plus répondre aux sollicitations de leur entourage (32%) ou à développer des problèmes de vue (28%).
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S’amuser, déstresser et se sentir bien…
Les consommateurs d’alcool justifient avant tout leur consommation par l’envie de s’amuser (40%) et le souhait de déstresser (28%). Par ailleurs, un quart des jeunes interrogés déclarent que cela leur permet de se sentir bien (22%).
Les utilisateurs d’écrans mettent en avant leur souhait de s’amuser (45%), cette pratique leur permettant de déstresser (43%), et de se sentir bien (28%).
Les jeunes consommateurs de tabac déclarent quant à eux que le tabac leur permet de déstresser (46%) et de se sentir bien (27%). Ces deux motivations sont encore davantage citées par les consommateurs quotidiens, respectivement 56% et 32%. Les consommateurs de cannabis évoquent des raisons similaires : cela leur permet de déstresser (38%) et de se sentir bien (32%). Pour les consommateurs de cocaïne, d’héroïne et d’ecstasy, c’est avant tout pour se sentir bien (21%).
Une nouvelle fois, la recherche de perte de contrôle reste une des motivations principales des consommateurs. La perte de contrôle, le laisser aller est non seulement mis en avant par les consommateurs de drogues : cannabis (19%), cocaïne, héroïne et ecstasy (19%) mais aussi par les consommateurs d’alcool (18%).
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Des situations négatives…
Près des trois quarts des jeunes de 16 à 30 ans (73%) déclarent avoir ressenti des troubles, des sentiments de mal-être ou des difficultés concrètes (accidents, situations de violence, problèmes financiers) au cours des derniers mois. Une proportion qui se stabilise par rapport à l’an dernier (74%) mais qui reste importante. Signe que le mal-être des jeunes est toujours présent.
Près de la moitié des jeunes consommateurs ont expérimenté des émotions négatives du fait de leur consommation (54%). La consommation engendre aussi, dans plus d’un tiers des situations, des épisodes d’échec scolaire ou professionnel (36%) ou un isolement sur le plan social (34%). D’autres conséquences sont aussi citées par près d’un consommateur sur trois : les problèmes financiers (28%) et les troubles de la sexualité (25%).
Par ailleurs, un quart des consommateurs déclarent avoir eu des pensées suicidaires (25%), des comportements violents envers eux-mêmes (26%) mais aussi avoir subi des agressions physiques ou sexuelles (22%). Enfin, un consommateur sur cinq déclare avoir été l’auteur d’une agression physique (18%).
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Des situations dangereuses sur la route…
Toutes substances confondues, 1 consommateur sur 5 déclare avoir eu un accident de la circulation (19%, contre 23% des consommateurs réguliers). En regardant plus précisément les situations de mise en danger sur la voie publique, on observe que plus de 4 jeunes sur 5 ont déjà adopté un comportement à risque dans leurs déplacements en raison de leur consommation (84%), dont 64% plusieurs fois.
Ainsi, 7 jeunes sur 10 déclarent être déjà rentrés à pied en ayant consommé une substance (toutes substances confondues), un tiers d’entre eux est déjà rentré en voiture en tant que conducteur (33%) ou à vélo (32%). 1 sur 5 est déjà rentré en trottinette, hoverboard, rollers (22%) ou en scooter, moto en tant que conducteur (19%).
Le même phénomène de mise en danger est retrouvé chez les utilisateurs d’écrans.
1 utilisateur d’écrans sur 5 déclare s’être mis en situation de danger sur la voie publique (21%, 24% de ceux qui les utilisent 6 heures ou plus). Plus de 2 jeunes sur 3 (65%) avouent avoir déjà téléphoné, participé à des réunions téléphoniques pour le travail, envoyé ou lu des sms/des mails, regardé des films/des séries, joué à des jeux ou consulté les réseaux sociaux en se déplaçant en voiture, en moto, en scooter ou à vélo et 38% d’entre eux déclarent même le faire souvent.
1 jeune sur 5 déclare avoir adopté ces comportements à risque en trottinette (20%, dont souvent : 14%).
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