La somnolence reste la première cause d’accidents mortels sur autoroute, la Fondation Vinci Autoroutes avait réalisé une étude inédite dans le cadre de son programme de recherche scientifique dédié à la prévention de la somnolence au volant.
Menée en laboratoire, cette étude a été pilotée par Damien Davenne, chronobiologiste, professeur à l’Université de Caen Normandie et directeur de l’unité mixte de recherche COMETE Inserm/Unicaen dédiée aux mobilités. Elle a pour objectif de comparer l’efficacité, sur la vigilance et la conduite, d’une sieste réalisée à la mi-journée, dans la voiture ou dans un lit, à celle d’une pause sans sieste.
Les résultats ont fait apparaître des bénéfices significatifs liés à la sieste et confirment l’utilité de prévoir un temps de sommeil lors des longs trajets, en particulier à la mi-journée.
Après 2 heures de conduite le matin, la fatigue, la somnolence et l’anxiété sont bien présentes alors même que les conducteurs n’ont pas été mis en privation de sommeil et ont dormi au moins 8 heures les trois nuits précédant l’expérimentation. Quel que soit le type de pause, sieste dans un lit, sieste sur le siège de sa voiture ou pas de sieste, la fatigue enregistrée après la pause est 25% moins importante que celle enregistrée avant. L’arrêt après 2 heures de conduite, recommandé par les experts, est donc totalement justifié.
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L’étude a mis en évidence l’efficacité de la sieste pour prévenir la fatigue et la somnolence. En effet, lorsque les sujets n’ont pas dormi pendant la pause méridienne, dès la reprise de conduite l’après-midi, la fatigue va s’accumuler. Après 20 minutes, ce niveau de fatigue va même être supérieur à ce qu’il était après 2 heures de conduite le matin.
A l’inverse, pour les sujets ayant fait une sieste soit sur le siège de la voiture, soit dans un lit, la récupération est très marquée : même après 2 heures de conduite, le niveau de fatigue reste inférieur à celui enregistré après les 2 heures de conduite du matin. La sieste sur un siège est légèrement moins efficace que celle faite dans un lit mais largement plus qu’une pause faite sans aucune sieste.
L’analyse des mesures de la vigilance et de la somnolence confirme ce constat. Ces deux paramètres qui évoluent souvent en miroir – quand la vigilance baisse, la somnolence augmente et réciproquement – font apparaître la même différence que pour la fatigue entre les conditions avec ou sans sieste.
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Dormir pendant la pause méridienne améliore significativement la vigilance (+21% après 1 heure de conduite) et diminue la somnolence dès la reprise de la conduite l’après-midi(-39% après 1 heure). De nouveau, bien que la sieste allongée soit la plus efficace, les bénéfices de la sieste sur le siège de sa voiture sont bien supérieurs à ceux de la pause sans sommeil.
En ce qui concerne la mesure de l’anxiété, les résultats montrent l’effet apaisant de la pause qui porte ses fruits pendant les deux heures de conduite de l’après-midi sans différence significative entre les 3 conditions
« Les résultats confirment qu’il y a bien une baisse de vigilance »naturelle » en début d’après-midi et attestent de l’efficacité de la sieste comme contre-mesure à cette baisse de vigilance et à l’augmentation de la fatigue. Intégrer une courte sieste à la mi-journée dans sa vie quotidienne est un bon moyen de maintenir ses performances, quelle que soit son activité ; lorsque l’on conduit, c’est essentiel » insiste Damien Davenne.
Cette étude a donc confirmé qu’en diminuant la fatigue et la somnolence et en augmentant la vigilance, la sieste améliore significativement les capacités de conduite et réduit sensiblement le risque d’accident.
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