C’est une étude réalisée par MMA qui avait servi de révélateur, en 2018, pour mesurer les enjeux de la sécurité routière au niveau des entreprises. Elle faisait ressortir que moins de 2 chefs d’entreprise sur 10 savaient que le risque routier était la première cause de mortalité au travail. Une méconnaissance qui les empêche d’instaurer des actions de prévention concrètes, puisque seuls 17 % le font. A noter cependant un réel intérêt des dirigeants à être sensibilisés à cette problématique.
Le risque routier professionnel toujours méconnu des dirigeants de TPE/PME
Retour sur cette étude qui reste parfaitement d’actualité avant les journées de la Sécurité au travail qui se dérouleront du 9 au 13 mai…
Avec près de 400 décès par an, le risque routier reste la 1ère cause d’accident mortel au travail. Il inclut les accidents routiers de mission et ceux de trajet (domicile-travail). Un risque largement sous-évalué par les dirigeants de TPE/PME, puisque seuls 18% le placent au 1er rang.
Les chefs d’entreprise sous-estimaient également leur responsabilité en cas d’accident de la route du salarié. Ainsi, seuls 54% savaient qu’un dirigeant peut être tenu responsable d’un accident survenu lors d’un trajet de mission et 31% lorsqu’il s’agit d’un trajet domicile-travail.
Conséquence de cette méconnaissance, seuls 28% des dirigeants avaient inscrit le risque routier dans le document unique, une mention pourtant obligatoire. Point positif cependant, cette pratique augmente progressivement, même si le covid est venu perturber le développement des actions de prévention.
Parmi les dirigeants mettant à disposition de leurs salariés des véhicules de société, 93% connaissaient la mesure de désignation les obligeant à communiquer l’identité d’un salarié ayant commis une infraction avec un véhicule de société. Ils étaient 65% à respecter cette obligation. 59% voient dans cette mesure une responsabilisation du salarié.
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Des actions de prévention trop rares dans les entreprises
Seuls 17% des dirigeants de TPE/PME disaient avoir mis en place des actions de prévention du risque routier à l’attention de leurs salariés (un chiffre qui stagne). Des actions plus nombreuses cependant dans les entreprises de plus de 10 salariés (35%) et dans le secteur du BTP (29%).
Les actions instaurées relèvent davantage de l’obligation que du plan de prévention. Ainsi, les mesures les plus répandues sont la vérification des véhicules mis à disposition des salariés (79%) et la vérification de la validité des permis de conduire (74%).
44% des dirigeants ont réduit les déplacements des salariés, 43% ont mis en place une charte de bonne conduite et 40% ont instauré le droit à la déconnexion. Seuls 10% ont mis en place des sessions de sécurité routière et 13% des solutions de déplacements alternatifs pour limiter le risque routier.
La principale raison à l’absence d’actions de prévention était de ne pas y avoir pensé (50%). 19% des dirigeants prétextaient un manque de temps.
Concernant les initiatives menées par la Sécurité Routière, 47% des chefs d’entreprise se disaient prêts à signer l’appel national lancé en 2017 pour les mobiliser dans la lutte contre le risque routier.
Les Journées de la sécurité routière au travail, quant à elles, sont jugées utiles par 73% des dirigeants.
Des chefs d’entreprise à l’écoute de la prévention
Interrogés sur les enjeux de sécurité routière prioritaires, 2 chefs d’entreprise sur 3 placaient l’alcool au volant en tête de liste (65%), suivi de la consommation de stupéfiants au volant (45 %) et des distracteurs de conduite (40%).
33% des dirigeants considéraient qu’ils ne bénéficient pas de suffisamment d’informations et d’outils pour mener à bien leur politique de prévention du risque routier. 47% seraient favorables à la mise à disposition gratuite d’outils pédagogiques en ligne pour les informer sur la façon d’agir sur le risque routier professionnel dans leur entreprise.
Un intérêt particulièrement marqué dans les entreprises de plus de 10 salariés (57%) et dans le BTP (56%).
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