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Tensions sur le pétrole : quels effets à la pompe ?

Après les attaques sur deux sites pétroliers d’Arabie Saoudite, on craint une hausse des carburants. Les experts excluent cependant un scénario catastrophe…

 

La semaine dernière, des installations du groupe Aramco ont été endommagées à Khurais (champ pétrolifère) et Abqaïq (raffinerie), à l’est de Riyad, par des attaques de drones. Ces dernières ont été revendiquées par les rebelles houthis du Yémen, que les États-Unis considèrent soutenus par l’Iran.

 


Après les attaques menées samedi dernier contre plusieurs installations stratégiques d’Aramco en Arabie Saoudite via une dizaine de drones et/ou de missiles, la production locale devrait se voir provisoirement réduite de moitié. Ce n’est pas une première cette année, puisque deux stations de pompage de la région de Riyad ainsi que l’important gisement de Shaybah (à la frontière sud des Émirats) avaient déjà été visés, respectivement mi-mai et le mois dernier. Mais les dégâts semblent cette fois plus conséquents : les experts estiment qu’une remise en état pourrait prendre de quelques semaines à quelques mois.

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Des augmentations de 4 à 5 centimes

Les installations prises pour cible produisaient quotidiennement 5,7 millions de barils, soit 5 à 6% de la production mondiale. Une proportion relativement modérée qui nous empêche de craindre le pire à court terme, alors que les États-Unis se sont déclarés prêts à soutenir la demande et que la France dispose de trois mois de réserves en cas de choc majeur. L’Arabie Saoudite elle-même pourrait compter sur 30 jours de réserves.

Mais la réaction des marchés, elle, ne s’est pas fait attendre, avec une flambée des cours du brut de plus de 14%, ce lundi, à Londres et à New York. Flambée certes contenue depuis, en l’attente de précisions sur les événements. La hausse moyenne des cours serait estimée à 10%. Quoiqu’il soit encore un peu tôt et aventureux de comparer la situation à celle des célèbres chocs de 1973 et 1979, ou encore à la hausse continue qui avait précédé la crise de 2008, une augmentation aussi brutale des cours ne se serait pas produite depuis l’époque de la Guerre du Golfe.


De ce fait, spécialistes et organismes compétents avancent que pourrait survenir à brève échéance une hausse de 4 à 5 centimes des prix à la pompe, assez inédite et qui nous ramènerait aux niveaux de mai pour le gazole et de juillet pour l’essence, c’est-à-dire à une poignée de centimes au-dessous des tarifs à l’origine du mouvement des gilets jaunes.

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Le réservoir à moitié plein

On rappelle qu’en France, le coût de la matière première, du raffinage et de l’acheminement ne correspond qu’à environ un tiers du prix à la pompe. Parmi les nombreuses réactions que cette situation ne manque pas de susciter depuis plusieurs jours, on notera celle du gouvernement, qui a appelé les compagnies pétrolières à la modération (celles-ci répercutent généralement très vite les hausses de cours à la pompe), ou encore celle du patron d’Intermarché, qui a déclaré que le carburant serait vendu par l’enseigne à prix coûtant pendant tout le mois de d’octobre, genre d’opération dont les distributeurs sont coutumiers, l’essence leur servant de produit d’appel pour attirer dans leurs magasins.

Comme toujours en cette affaire, on peut voir le réservoir à moitié plein ou à moitié vide. À moitié vide, certes, dans la mesure où le consommateur sera temporairement plus pénalisé par la réaction psychologique du marché que par un réel effet de pénurie. Mais aussi à moitié plein, car ces événements ponctuels doivent nous aider à réaliser (en douceur) qu’à plus long terme, il sera peut-être davantage question de pénuries structurelles. Dans le futur, notre économie et nos usages ne pourront sans doute plus reposer autant qu’aujourd’hui sur une ressource pétrolière dont nous sommes trop dépendants.

Informations sur www.prix-carburants.gouv.fr

 

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