Avec environ 1 million de véhicules en stock, les marques et concessions doivent d’urgence réanimer le marché avec des offres promotionnelles et des incitations de l’Etat…

Après deux mois d’arrêt des ventes, on estime le stock de voitures neuves à plus de 400.000 unités, soit un tiers de la production annuelle. Or, d’après le Centre national des professions de l’automobile (CNPA), « habituellement, les stocks des concessions automobiles, se situent entre un et quatre mois ».

D’où, la nécessité de rebooster le marché rapidement. Au-delà des mesures prisent par le gouvernement (ci-dessous), les professionnels multiplient les incitations : remises inédites sur certains modèles, décalage des premières mensualités, prime pour l’achat d’un véhicule en l’échange d’un autre…

Il faut dire que le stock coûte cher, en termes d’entretien, d’assurance ou encore de parking (surtout dans les grandes villes.

Mais, l’enjeu est aussi de redonner de la fluidité au marché de l’occasion. Un demi-million de véhicules attend preneurs, sans compter ceux qui devront être prochainement repris contre l’achat d’une voiture neuve (60% des ventes). Les concessions et les marques ont donc dans leurs priorités d’écouler rapidement ce surplus. Là aussi, avec de nombreux rabais. Cela d’autant plus que le prix de ces occasions est à la baisse.

Depuis le déconfinement, la concurrence entre les marques est devenue féroce. Ce qui pèse fortement sur les prix et fait fondre d’autant les marges des professionnels.

Le secteur automobile en France était déjà sur une tendance défavorable ces dernières années. Ainsi en 2019, le nombre d’immatriculations de voitures neuves était de 2,7 millions, contre 3,6 millions en 2004. L’industrie n’emploie plus que 185.000 personnes aujourd’hui dans l’hexagone, contre 300.000 en 2006. Quant à l’ensemble de la filière, il compte 900.000 emplois directs et indirects.

Les constructeurs français ont vu leur part de marché régresser régulièrement (56,8%). C’est PSA (Peugeot, Citroën, DS) qui reste en tête avec 32% du marché national, devant le groupe Renault avec 25%. Il faut savoir qu’en 2011, la France était le deuxième pays de production automobile d’Europe, derrière l’Allemagne ; elle a été rétrogradée à la 5e place, se faisant doubler par l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni.

C’est dans ce contexte que le plan de relance du secteur automobile en France est éminemment stratégique. Face aussi à une concurrence mondiale qui a fortement investi dans les nouvelles technologies mais aussi dans les véhicules propres.

La crise sanitaire puis la crise économique marqueront inévitablement un nouveau tournant dans l’industrie automobile mondiale.

Dans le cadre d’un plan de 8 milliards d’euros, orienté vers le développement des véhicules « propres », différentes mesures ont été annoncées ce mardi par le président de la République pour inciter les Français à acheter une voiture : une prime à l’achat d’un véhicule électrique portée à 7000 euros pour les particuliers, et à 5000 euros pour les entreprises et les collectivités ; un bonus de 2000 euros versé pour l’achat de véhicules hybrides rechargeables ; une prime à la conversion exceptionnelle pour la mise au rebut d’un véhicule polluant diesel ou essence (3000 euros, augmentée à 5000 euros) en cas d’achat d’un véhicule électrique, valable pour les 200.000 premiers achats de véhicules neufs, à condition de justifier un revenu fiscal annuel par part fiscale inférieur à 18.000 euros.

Classement des groupes et leurs principales marques

1- Volkswagen – Allemagne, 10,8 millions de véhicules avec 9 marques : Volkswagen (6,7 millions), Audi (1,8), Skoda (1,2), Seat (0,5), Porsche (0,3), Bentley Bugatti, Lamborghini, Cupra.
2 – Toyota – Japon, 10,5 millions : Toyota (8,1 millions, la marque vendant le plus de voitures au monde), Lexus (0,7), Daihatsu, Scion.
3 – Alliance Renault Nissan Mitsubishi – France, Japon, 10,4 millions : Nissan (4,7 millions), Samsung (2,8), Renault (2,3), Mitsubishi (1,1), Dacia (0,7), Alpine, Infiniti, Datsun, Lada, AvtoVAZ, Venucia, CMC et ZNA.
4 – General Motors – Etats-Unis, 8,8 millions : Chevrolet (3,9), Buick (1,3), Cadillac, GMC
5 – Hyundai – Corée, 7,5 millions : Hyundai (4,1), Kia (2,6), Genesis.
6 – Ford – Etats-Unis, 5,7 millions : Ford (5,3), Lincoln.
7 – Honda – Japon, 5,3 millions : Honda (5,0), Acura
8 – Fiat Chrysler – Italie, Etats-Unis, 4,8 millions : Jeep (1,5), Fiat (1,4), Dodge (1,3), Alfa Romeo (0,15), Maserati (0,05), RAM
 9 – PSA – France, 4,1 millions : Peugeot (1,5), Opel (1,1), Citroën (1,0), DS, Vauxhall
 10 – Suzuki – Japon, 3,1 millions : Suzuki
11 – Daimler – Allemagne, 2,9 millions : Mercedes Benz (2,5), Smart, AMG
 12 – BMW – Allemagne, 2,2 millions : BMW (2,1), Mini, Rolls-Royce
13 – Mazda – Japon, 1,5 million : Mazda
 14 – Fuji – Japon, 1,1 million : Subaru
 15 – Geely – Chine, 0,7 million : Volvo (0,6), Lotus

Viennent ensuite :

Tata Motors – Inde : Tata, Jaguar, Land Rover
Shangai Automotiv – Chine : MG
Prodrive – Royaume Uni : Aston Martin
Ferrari – Italie : Ferrari (sportives)
SsangYong – Chine : Mahindra
 Isuzu – Japon : Isuzu (tout-terrain)
Koenigsegg – Suède : Koenigsegg (sportives)
 McLaren – Royaume-Uni : McLaren (sportives)
Tesla -Etats-Unis : Tesla (électriques)

Et aussi des groupes sur les pays émergents : Shenyang-Brilliance (Chine), Chang’an Motors (Chine), Chery (Chine), Dongfeng (Chine), FAW (Chine), SibAI-GAZ (Russie), UAZ (Russie), Avic-Hafei (Chine), Hindustan (Inde), Iran Khodro (Iran), Lobini (Brésil), Yulon-Luxgen (Taïwan), Saipa (Iran), Mastretta (Mexique), Perodua (Malaisie), Proton (Malaisie).

#entreprisesengagees

Pyrénées - Atlantiques