Parmi les mesures présentées par le premier ministre à l’issue du Comité interministériel, la limitation de la vitesse à 80 km/h est celle qui a été la plus commentée. Elle entrera en vigueur à partir du 1er juillet 2018, sur les routes secondaires à double-sens sans séparateur central (terre-plein, glissière…).
Edouard Philippe a fait valoir que « passer de 90 km/h à 80 fera perdre 3 minutes pour un trajet de 40 km », mais permettra de sauver jusqu’à 400 vies par an. Il a souligné qu’il fallait absolument agir pour éviter un trop grand nombre de drames chaque année : « 70.000 blessés graves, c’est presque le Stade de France ».
Un bilan sera fait dans deux ans pour évaluer l’impact de cette limitation de vitesse.
L’alcool en contrôle renforcé
Avec la vitesse, l’alcool est une cause majeure d’accident mortel. Si aucun changement n’est prévu au niveau des taux eux-mêmes, l’installation d’éthylotests anti-démarrage sera imposée pour les personnes contrôlées avec un taux d’alcoolémie supérieur à 0,8g/l (situation de délit) ainsi que pour les récidivistes qui devront en plus se soumettre à un suivi psychologique.
Pas de téléphone au volant
Selon les autorités, l’utilisation d’un téléphone en conduisant est à l’origine d’au moins 1 accident sur 10. D’où, un durcissement au niveau de la sanction : le permis de conduire pourra être retiré si le conducteur fait « une infraction susceptible de porter atteinte à sa propre sécurité ou à celle des tiers », en même temps qu’il téléphone.
Rappel : l’usage du téléphone, tenu en main ou par kit mains libres, est déjà sanctionné de 135 euros d’amende et d’un retrait de trois points du permis de conduire.
On considère qu’aujourd’hui plus de 20% des tués sur la route (790 personnes par an), sont les victimes d’accidents impliquant un conducteur positif aux stupéfiants. Un dispositif est à l’étude pour rendre indétectables les forces de l’ordre chargées des contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants, et que leur position ne puisse être localisée par les différentes applications.
Contrôleur électronique de vitesse
Les automobilistes ayant commis un excès de vitesse de plus de 40 km/h, avec suspension de permis, pourront continuer à utiliser leur véhicule à condition qu’il soit équipé d’un contrôleur électronique de vitesse. Ceci à l’horizon 2021.
Il est prévu de pouvoir amener directement à la fourrière (pour une durée de 7 jours) les véhicules de conducteurs contrôlés positifs aux stupéfiants ou avec un taux d’alcoolémie dépassant les 0,8 g/l. Même chose pour les personnes roulant sans permis, sachant que, en plus, ils devront attendre d’avoir un permis de conduire pour récupérer ler véhicule.
La sécurisation des piétons
En 2016, 560 des tués sur la route étaient piétons, et ce chiffre progresse fortement : +15% en un an. Le gouvernement a décidé de permettre la vidéo-verbalisation du refus de priorité au passage d’un piéton. Les sanctions vont également être renforcées.
De plus, des aménagements des abords des passages piétons seront retravaillés pour les rendre plus visibles et plus sûrs.
Récompenser les bons conducteurs
Le gouvernement réfléchit à une manière de valoriser, à partir de 2019, les personnes faisant preuve d’un bon comportement sur la route. Il a souligné que 80% des titulaires du permis de conduire en France ont leurs 12 points.
Mais aussi…
Un effort doit être fait au niveau de la prévention auprès des jeunes, à travers les « communautés numériques » et des simulateurs de conduite, comme auprès des seniors lors des consultations chez leurs médecins.
En 2019, un fonds d’investissement doit être créé pour financer la modernisation des structures sanitaires et médico-sociales destinées à la prise en charge des accidentés de la route.
Plus de transparence doit être de mise, concernant les informations sur les radars : leur position, le risque d’accident sur le secteur, les recettes générées… Parallèlement, il est programmé l’installation de panneaux dynamiques.
Obligatoire pour les jeunes enfants, le casque est fortement conseillé pour tous les cyclistes. Des campagnes de sensibilisation vont être organisées en direction des plus de 12 ans.
Des investissements importants doivent être lancés pour doter les forces de l’ordre de technologies de pointe, par exemple : des rampes de véhicules multi capteurs pour permettre la lecture automatisée des plaques d’immatriculation ; la vidéo-protection ; la vidéo-verbalisation et le contrôle sanctions automatisé ; des cinémomètres modernisés ; des éthylomètres nouvelle génération…