Jérôme Bourrier, 49 ans et en place à Bayonne depuis un mois, occupait auparavant le même poste à Vienne, en Isère. Il succède à Samuel Vuelta-Simon, qui a quant à lui pris la direction du nouvel office anti-stupéfiants.
Auvergnat natif de Vichy, diplômé de Saint-Cyr et ancien commissaire et officier de la Marine nationale, le nouveau procureur de la république de Bayonne avait entamé une seconde carrière de magistrat au début des années 2000, à seulement 28 ans. Avant cela, il avait écumé le monde et notamment opéré sur le bâtiment de commandement et de soutien Loire, la frégate anti-sous-marine De Grasse ou le porte-avions Foch. Mais toujours attiré par le terrain et les missions opérationnelles, il n’a finalement pas poursuivi son parcours dans l’état-major.
Major du concours d’entrée à l’École nationale de la magistrature, Jérôme Bourrier avait d’abord été nommé substitut du procureur à Orléans, avant de passer par les tribunaux de Bordeaux et de Marseille. Revenu à Orléans en 2013, cette fois en tant que procureur adjoint, il a finalement été nommé procureur de la république 3 ans plus tard, à Vienne, où il était basé jusqu’ici.
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Des sujets multiples et variés…
Au fil de sa nouvelle carrière, Jérôme Bourrier a notamment participé aux procès des faucheurs d’OGM et des prothèses mammaires PIP. Depuis un mois et plus officiellement depuis ce lundi, le voilà en poste à Bayonne, où il pourra faire valoir son expérience sur différents dossiers.
On pense en particulier à celui des stupéfiants, assez important dans notre région transfrontalière, mais que le magistrat a déjà pu appréhender à Marseille et à Vienne, sur des territoires où sont aussi réalisées d’importantes saisies. Jérôme Bourrier n’a d’ailleurs pas manqué de remarquer qu’en cette matière, la coopération avec l’Espagne serait l’une des clés du succès.
Mais des dossiers, il y en aura bien d’autres sur le bureau de Jérôme Bourrier, entre délinquance quotidienne, affaires financières et questions migratoires, que ce soit en termes d’accompagnement des mineurs isolés, de lutte contre les filières organisant le séjour irrégulier ou de gestion du maintien en centre de rétention. Bien que le contexte local soit plus apaisé depuis le dépôt des armes de l’ETA, le nouveau procureur a également souligné qu’il faudrait rester vigilant face à tout « identitarisme excessif », c’est-à-dire se manifestant par la violence.
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Nouvelles pistes d’organisation…
Cette nomination à Bayonne ressemble à l’arrivée à un beau défi professionnel pour Jérôme Bourrier, défi qui devrait convenir à cet homme de terrain, qui dans ses nouvelles fonctions appréciera la variété et la multiplicité des missions, de même que leur caractère opérationnel et souvent urgent. Et à propos d’urgences, il y aura aussi à gérer les nombreux renvois d’affaires occasionnés par le mouvement de grève des avocats du barreau de Bayonne, qui avait débuté le 6 janvier et vient tout juste d’être suspendu…
S’il est encore un peu tôt pour définir une nouvelle politique pénale à l’échelle territoriale, Jérôme Bourrier n’a cependant pas manqué d’évoquer plusieurs pistes d’amélioration. Le nouveau procureur est d’abord partisan d’attribuer à chacun de ses 7 magistrats une partie du territoire, pour une action de proximité et une meilleure coordination avec les services locaux de police et de gendarmerie. Pour les magistrats, il en résultera également une meilleure connaissance desdits territoires.
Ensuite, le nerf de la guerre sera, bien entendu, la gestion des dossiers les plus sensibles traités par le « TTR », service de permanence et de traitement en temps réel des infractions. L’organisation de ce « samu judiciaire » très engorgé est cruciale, et dépend plus que jamais d’une hiérarchisation efficace des priorités.
En bref, le nouveau procureur de la République de Bayonne ne devrait pas s’ennuyer en Pays basque.
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