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Sébastien Baraldi, vice-procureur

« La conduite sous l’empire de l’alcool ou de la drogue est malheureusement l’une des causes principales de comparution devant le tribunal »…

 

Le vice-procureur de la République, près le Tribunal de Grande Instance de Pau, assume désormais la responsabilité du suivi des procédures concernant la sécurité routière. Sébastien Baraldi a répondu à nos questions.

 

 


Votre regard sur la situation en Béarn ?
Sébastien Baraldi – Après une année 2017 inquiétante dans le département avec 41 tués sur les routes, la première partie de l’année 2018 est encourageante avec des chiffres en nette diminution. Il faut cependant rester vigilants, notamment au niveau de la consommation d’alcool ou de drogue par les conducteurs, responsable d’un accident mortel sur quatre. Nous le constatons au Palais de Justice : la répression des conduites addictives fait partie des types de saisine les plus fréquents du Tribunal correctionnel, avec des récidivistes pour lesquels la peine peut atteindre plusieurs années d’emprisonnement.

Vous avez, cependant, une approche préventive…
S. B. – Oui. Nous avons, en effet, des partenariats avec les associations qui œuvrent dans le domaine du risque routier. Par exemple depuis 2007, des stages alternatifs aux sanctions sont proposés aux contrevenants pour certaines infractions des quatre premières classes. Pour un prix équivalent à celui d’une amende, les automobilistes ont la possibilité de suivre un stage de sensibilisation d’une journée. A l’issue, leur infraction est classée sans suite. L’objectif de cette pédagogie est de faire évoluer le comportement des conducteurs. Nous pratiquons aussi la prévention à l’occasion de l’abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes sans séparateurs de voies. Ainsi durant le mois de juillet, plusieurs actions de sensibilisation sont mises en place pour les personnes interceptées pour un excès de vitesse entre 80 et 90 km/h.

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Côté répression, quelle est votre approche ?
S. B. – Pour faire face aux chiffres inquiétants de la mortalité sur les routes des Pyrénées-Atlantiques, un renforcement du volet répressif a été décidé sous l’impulsion de Mme Gensac, procureur de la République. Sont visées en priorité les infractions les plus accidentogènes : les conduites sous l’empire d’alcool, de stupéfiants, les grands excès de vitesse et l’usage du téléphone portable au volant. Les délits sont systématiquement poursuivis et les peines appliquées. Ainsi par exemple, en cas de récidive, une confiscation du véhicule est systématiquement requise si les conditions juridiques sont réunies, et l’annulation du permis de conduire est obligatoirement prononcée.

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Vous insistez sur la responsabilisation des conducteurs ?
S. B. – Absolument. Beaucoup ne mesurent pas l’importance des risques qu’ils prennent en conduisant alcoolisés, ou après avoir consommé des stupéfiants, voire sans permis de conduire. Lors des audiences de « plaider-coupable », je rappelle régulièrement que si être convoqué devant le procureur n’est pas anodin, ce n’est pas pour autant la pire des conséquences de leur comportement. En effet, s’ils avaient eu un accident générant des blessures graves voire le décès d’un tiers, les drames humains auraient été amplifiés par des sanctions judiciaires lourdes, mais aussi par des conséquences financières majeures, les assurances ne les couvrant plus dans ces circonstances.

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Que pensez-vous de cette actions #EntreprisesEngagées64 ?
S. B. – C’est une très bonne initiative de sensibiliser les salariés dans le cadre de leur activité professionnelle, que ce soit pour l’exécution de leurs missions ou lors des trajets domicile-travail. Il convient en effet de rappeler aux salariés qui sont également conducteurs, que les accidents, cela n’arrive pas qu’aux autres. Ils doivent donc toujours veiller à appliquer scrupuleusement les règles du code de la route. Il faut également rappeler que la sanction d’un comportement accidentogène peut très vite aboutir à une suspension du permis de conduire, qui peut elle même entraîner la perte de son travail, quand on ne peut s’y rendre par un autre moyen de transport ou si les déplacements professionnels sont indispensables. Donc, toute sensibilisation est particulièrement utile et particulièrement au sein de l’entreprise, où les gens peuvent être plus réceptifs.

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