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Pousse-toi que je m’y mette !

La Fondation VINCI Autoroutes a publié les résultats de la 3e édition de l’étude sur le « Partage de la route ». Des usagers sont peu enclins à faire de la place aux autres

 

33% des automobilistes et 57% des motards empiètent sur le sas vélo. 60% des cyclistes circulent sur les trottoirs. 87% des piétons traversent en dehors de tout passage protégé… et 96% des usagers de la route ont toujours peur du comportement à risque des autres.

 


Dans le prolongement du Baromètre de la conduite responsable, cette enquête, réalisée par
Ipsos pour la Fondation Vinci Autoroutes, étudie spécifiquement les comportements de 12.400 Européens confrontés à la cohabitation entre différents modes de déplacement.

En France, l’utilisation régulière de modes de déplacement actifs progresse, mais demeure encore largement inférieure à celle de la majorité des pays européens. La voiture reste le premier mode de déplacement en France et en Europe.

Pour leurs trajets quotidiens, les Français et les Européens sont aussi adeptes des modes actifs. Les Français sont 62% (+3 points vs. 2022) à se déplacer régulièrement à pied (53%), et 13% (+2 points vs. 2020) à utiliser régulièrement un vélo, soit (21%). Ils sont aussi 5% à utiliser régulièrement un deux-roues motorisé (4%) et 4% une trottinette ou un hoverboard (2 %). Ce sont les habitants de la région Nouvelle-Aquitaine qui utilisent le plus régulièrement le vélo (21%).

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La diversité des modes de déplacement (voitures, deux-roues motorisés, vélos, marche à pied) et l’évolution de leur part respective, dans un espace public contraint, rend la cohabitation entre les différents usagers complexe et souvent difficile. L’inquiétude des usagers peut être liée à des comportements à risque de la part d’autres usagers. C’est ce que mentionnent 96% d’entre eux, et plus particulièrement : 96% des automobilistes (stable par rapport à 2020), 96% des cyclistes réguliers (+9), et 92% des motards (+11).

Les piétons sont également très affectés par les prises de risque des autres usagers. Ainsi, ils sont 95% à avoir peur qu’un automobiliste ne s’arrête pas pour les laisser passer, alors qu’ils sont engagés sur un passage piéton (94%). La peur de l’agressivité des conducteurs motorisés est aussi très largement soulignée par l’ensemble des usagers : 88% des automobilistes (91%), 88% des motards (100%) et 83% des cyclistes (81%) en témoignent.

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L’aménagement des villes et des voiries doit garantir une cohabitation harmonieuse entre les divers modes de transport, en s’adaptant aux évolutions de la mobilité. Même dans des environnements contraints, il est essentiel de garantir le respect des espaces réservés aux usagers les plus vulnérables. Pourtant, le manque d’espace, la densité du trafic ou tout simplement la recherche de plus de sécurité sont autant de motivations à empiéter sur les espaces réservés aux autres usagers de la route au prix de leur mise en danger.

A chaque type d’usagers, ses mauvais comportements sont avoués. Ainsi, les motards et cyclistes ont une forte tendance à s’approprier les trottoirs pour s’y garer (73% des motards) ou pour y circuler (43% des motards et 60% des cyclistes réguliers). Cette occupation abusive de l’espace constitue un danger pour les piétons qui sont 82% à déclarer avoir déjà été frôlés par un vélo, une trottinette ou un hoverboard lorsqu’ils marchaient sur un trottoir (75%).

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Alors que les sas vélo sont exclusivement réservés aux cyclistes pour leur permettre de se positionner en amont des véhicules dans un carrefour à feux, afin de mieux voir et être vus, 57% des motards et 33 % des automobilistes admettent pourtant s’y arrêter. Les pistes cyclables font, elles aussi, l’objet d’un usage abusif par les conducteurs de deux-roues ou de véhicules motorisés : 50% des motards reconnaissent les emprunter et 13 % des automobilistes les utilisent pour s’arrêter ou stationner.

Souvent perçues par les automobilistes comme des pratiques anodines, les libertés qu’ils prennent avec le code de la route peuvent avoir des conséquences graves sur les usagers vulnérables. Ainsi 28% des conducteurs avouent se garer régulièrement en double file, 13 % admettent emprunter les voies de bus, 12 % reconnaissent utiliser des emplacements réservés aux personnes en situation de handicap et 13 % les places dédiées aux véhicules électriques. Autre signe de négligence vis-à-vis des cyclistes, 39% des automobilistes avouent ouvrir leur portière sans vérifier leur présence à proximité.

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Alors même que l’utilisation du téléphone est reconnue comme l’une des principales sources de distraction, à l’origine de nombreux accidents, plus de la moitié des automobilistes, des motards et des piétons téléphonent en conduisant ou en marchant : 62% des automobilistes, 58% des piétons, 51% des motards réguliers, 31% des cyclistes réguliers.

Le non-respect d’un feu rouge, ou du « petit bonhomme » rouge pour les piétons, peut être fatal pour soi-même et pour les autres usagers de la route – en 2022, en agglomération, les piétons tués l’ont été principalement sur un passage piéton ou à moins de 50 mètres d’un passage protégé (69 %). Pourtant, cette infraction est largement admise à la fois par les conducteurs, les cyclistes et les piétons. Ainsi : 67% des automobilistes reconnaissent passer au feu orange ou rouge ; 41% des cyclistes réguliers reconnaissent aussi le faire dans les situations où cela ne leur est pas autorisé par la signalisation ; 70% des piétons admettent traverser à un passage piéton alors que le symbole les concernant est rouge et 87% reconnaissent qu’il leur arrive de traverser en dehors de tout passage protégé. L’absence d’utilisation du clignotant pour doubler ou changer de direction, qui concerne plus d’1 conducteur sur 2 est aussi révélatrice de l’individualisme et de l’indifférence aux autres usagers de la route qui prévalent.

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Savoir se mettre à la place de l’autre pour comprendre ses contraintes et sa vulnérabilité est l’un des bénéfices de l’usage de plusieurs modes de déplacement. 54% des conducteurs utilisent au moins un mode de déplacement autre que la marche – deux-roues motorisé, vélo, trottinette… Or, 78% de ces « multi-usagers » déclarent faire preuve d’une plus grande prudence vis-à-vis des autres sur la route (vérification des angles morts, respect des pistes cyclables et des places réservées aux personnes en situation de handicap, vigilance en ouvrant la portière, etc). Parmi les automobilistes qui utilisent régulièrement le vélo, 41% estiment qu’ils respectent mieux la signalisation que lorsqu’ils sont en voiture et 74% considèrent qu’un trajet à bicyclette leur demande de faire plus attention qu’en voiture.

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