Moins de voiture individuelle, plus de transports collectifs et des solutions innovantes comme les navettes automatisées partagées en milieu rural et périurbain : les attentes évoluent.
Mais cette étude montre que les freins au changement persistent, notamment en zones rurales et périurbaines. Ainsi : 22% des Français interrogés souhaiteraient utiliser plus souvent les transports en commun ; 56% des conducteurs ont le sentiment de trop utiliser leur véhicule personnel ; 74% des personnes déclarant habiter en zone rurale affirment ne pas avoir le choix dans leur façon de se déplacer ; 65% des répondants trouvent l’idée d’un déploiement d’une navette automatisée dans leur commune utile.
« En matière de mobilité, les Français sont soumis à de véritables injonctions paradoxales : ils manifestent la volonté de changer leurs pratiques, mais se heurtent à une absence d’alternative à la voiture individuelle. Cette réalité est particulièrement frappante dans les zones rurales et péri-urbaines, dépourvues de solutions de transport en commun » souligne Nicolas Marescaux, directeur adjoint Réponses Besoins Sociétaires & Innovation Macif. « Les innovations technologiques comme le déploiement de navettes automatisées partagées peuvent apporter des réponses et réduire les fractures territoriales et sociales ».
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Alors que près de 6 conducteurs sur 10 estiment utiliser trop souvent leur véhicule personnel, un sur quatre (25,8%) renonce parfois à certains déplacements, notamment en raison des difficultés de stationnement (53,6%), des conditions de circulation (43,5%) et du coût lié à l’utilisation des véhicules (40,5%). La fatigue (31,1%) et le simple manque d’envie de conduire (28,9%) figurent aussi parmi les freins.
Les Français expriment une véritable volonté de recourir davantage aux transports en commun (22,3%) et identifient leur développement comme la solution la plus efficace pour réduire la pollution (39,5%). Mais encore faut-il que l’offre de transport réponde aux besoins, notamment en zones rurales.
« Les Français commencent à exprimer une envie de changer de mode de mobilité, d’abandonner progressivement la voiture individuelle pour aller vers plus de transport collectif. Grâce à une perspective de coûts d’exploitation plus faibles et une très grande flexibilité d’usage, les services de mobilité automatisés s’appuyant sur des navettes partagées peuvent être une réponse à ce besoin, en particulier en milieu peu dense où les transports en communs traditionnels ne sont pas adaptés » insiste Eric Lebeau, directeur
général de l’institut Vedecom.
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Mobilité en zones rurales : une équation à résoudre
Les habitants des zones rurales sont les plus impactés par le manque d’alternatives à la voiture : ils sont plus de 7 sur 10 à déclarer ne pas avoir le choix dans leur mode de déplacement. Certaines destinations clés pour le quotidien restent difficilement accessibles, notamment les services administratifs (43%), les établissements culturels et de loisirs (40,1%), et même les services de santé (34,1%). La navette automatisée pourrait-elle être une réponse aux difficultés des habitants des zones rurales et périurbaines ?
L’automatisation des transports est souvent perçue à travers le prisme de la voiture individuelle, incarnant un futur technologique où chaque conducteur céderait progressivement le volant à une intelligence artificielle. Il est essentiel, face aux enjeux de décarbonation, de désenclavement des zones rurales et de vieillissement démographique, de dépasser cette vision et de mettre les innovations technologiques au service de la mobilité collective.
« Initialement conçu pour la ville par les Américains, le véhicule automatisé trouve pourtant sa pertinence en milieu rural. Dans ces zones où les transports publics sont limités, il offre une alternative utile, notamment pour les personnes isolées. Tant que ses limites sont bien comprises, le véhicule automatisé n’est donc pas qu’une avancée technologique : c’est une solution adaptée aux défis de mobilité et d’accessibilité du monde rural » précise Félix Carreyre, responsable de projet chez Vedecom.
La navette automatisée émerge comme une solution à explorer. Elle attise la curiosité de 7 Français sur 10. Et, 65% des personnes interrogées considèrent utile la mise en place d’un service de navettes automatisées dans sa commune.
« L’adoption de nouvelles pratiques basées sur des innovations technologiques soulève de légitimes questionnements. Toute expérimentation de navettes automatisées partagées doit s’accompagner d’un important travail de pédagogie. Sur le terrain, nous avons pu constater que les usagers ayant testé ces services en deviennent les meilleurs ambassadeurs » conclut Nathalie Irisson de la Macif.
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