Derrière cette croissance se cachent des préférences bien distinctes selon les territoires. CapCar, la plateforme française d’intermédiation automobile, a dressé un état des lieux inédit des usages et choix des Français en matière de voitures d’occasion.
Modèles, motorisation, boîte de vitesses, niveau d’équipement : l’étude révèle des disparités régionales marquées, reflets des habitudes de mobilité, du cadre de vie… et du pouvoir d’achat local.
Premier enseignement de l’étude : la boîte automatique poursuit sa progression, mais à des vitesses variables selon les territoires. En Île-de-France, 51,1% des véhicules vendus via CapCar sont désormais en boîte auto – un choix de confort souvent dicté par les embouteillages récurrents et la conduite urbaine.
À l’opposé, dans des régions comme les Hauts-de-France, l’Occitanie ou le Grand Est, la boîte manuelle reste majoritaire, avec environ 60 % des ventes. Cette fracture géographique illustre une transition technologique inégale, davantage portée par les métropoles que par les zones rurales.
Alors qu’en Île-de-France, le diesel est devenu résiduel (moins de 22% des ventes), certaines régions continuent de l’adopter massivement. C’est notamment le cas dans les Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Grand Est où il représente encore plus de 40% des ventes (respectivement 41,6%, 40,5% et 40,9%).
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La réglementation ZFE, les préoccupations environnementales et les offres de motorisations alternatives expliquent ce recul en milieu urbain. Ailleurs, le diesel séduit encore pour sa sobriété sur longue distance et son coût à l’achat plus accessible. Mais la remise en cause actuelle des ZFE, avec de nombreuses villes qui suspendent ou révisent leur calendrier, pourrait rebattre les cartes.
« Jusqu’ici, les ZFE ont contribué à accélérer le recul du diesel dans les grandes métropoles. Mais leur arrêt pourrait atténuer cet effet de clivage. On peut s’attendre à un rééquilibrage partiel dans les années à venir, surtout si les prix des motorisations alternatives restent élevés » souligne Guillaume Moriaucourt, directeur Marketing et co-fondateur de CapCar.
Autre élément à noter : les motorisations hybrides représentent en moyenne 7,5% des ventes sur la plateforme, avec des pics en Provence-Alpes Côte d’Azur (10,9%) et en
Île-de-France (10,3%).
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Électrique : encore minoritaire, sauf exception
Malgré les discours politiques et les incitations fiscales, l’électrique reste marginal dans les ventes de voitures d’occasion, ne dépassant pas 4,2% des motorisations à l’échelle nationale.
Seule exception notable : le Pays de la Loire, où la part de véhicules électriques atteint 9,2%, soit près du double de la moyenne nationale. Cette forte proportion s’explique par un ensemble de facteurs : un tissu urbain bien équipé en bornes de recharge, un pouvoir d’achat supérieur à la moyenne nationale et une population plus sensibilisée aux enjeux de mobilité durable. Cette dynamique est aussi soutenue par des politiques locales volontaristes en matière de transition énergétique. A titre de comparaison, sa voisine le Centre-Val-de-Loire est la région la moins pourvue en véhicules électriques (2%) suivi de près par la Normandie (seulement 2,3%)
Autre critère marquant : l’âge moyen des véhicules vendus. Il est le plus bas en région Pays de la Loire (5,5 ans), tandis qu’il grimpe à 8 ans en Ile-de-France. La moyenne nationale s’élève quant à elle à 6,9 ans. Un écart qui peut surprendre pour l’Île-de-France et qui s’explique notamment par une forte présence de modèles premium et haut de gamme, souvent mieux équipés, plus chers à l’achat, et donc conservés plus longtemps avant revente.
Chaque région révèle ses propres préférences en matière de modèles. Ainsi, en Nouvelle-Aquitaine, trois modèles arrivent en tête : Peugeot 308, Peugeot 2008 et Peugeot 208. En Occitanie : Peugeot 208, Peugeot 308 et Peugeot 2008.



