Dans un contexte économique tendu – inflation, annonce de la hausse de 10% des prix de l’électricité, augmentation des prix du carburant – le pouvoir d’achat des Français est fortement impacté… Cela, alors même que ces derniers restent massivement dépendants de leur voiture pour leur vie quotidienne (près de 80% d’entre eux).
Pour faire face, les automobilistes, qui pour près de la moitié (49%) dépensent entre 100 et 300 € par mois pour l’usage de leur véhicule, sont contraints de s’adapter et d’imaginer des stratégies pour faire baisser la note.
A titre d’exemple, 65% d’entre eux évitent désormais de prendre l’autoroute en raison du coût des péages. Quant au défi de la transition du secteur vers l’électrique, il paraît difficile à relever alors que plus d’1 automobiliste sur 2 envisage de garder sa voiture thermique en 2024…
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Des Français très dépendants de leur voiture…
Les Français apparaissent fortement dépendants de leur voiture dans leur quotidien, que ce soit pour satisfaire leurs besoins « primaires » (79% sont dépendants pour faire les courses ou se rendre à des rendez-vous médicaux), leurs besoins professionnels (75% pour se rendre au travail) ou encore leurs besoins de socialisation (80% pour rendre visite à des proches, à des amis, et dans le cadre de leurs loisirs).
Une forte dépendance à la voiture qui est majoritaire partout en France, mais nettement plus marquée à mesure que l’on s’éloigne des centres urbains. 90% des habitants des communes rurales sont ainsi dépendants de leur voiture pour rendre visite à des proches, contre 66% dans l’agglomération parisienne.
Une majorité d’automobilistes (52%) compte garder sa voiture thermique en 2024, mais en limitant son usage et 83% d’entre eux n’envisageant pas de la vendre. La transition vers l’électrique ne semble pas être la priorité pour les Français ; seule une minorité (19%) envisage d’investir dans un véhicule hybride ou électrique.
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Tandis que la pression sur le pouvoir d’achat des Français reste forte, 65% des automobilistes dépensent plus de 100 euros par mois pour l’usage de leur véhicule, dont 49% entre 100€ et 300€ et 16% plus de 300 euros. Et, pour réduire la facture, les automobilistes sont obligés d’explorer de nouveaux moyens : 77% n’hésitent pas à faire quelques kilomètres de plus pour faire le plein dans les stations qui proposent les prix les plus bas ; 65% des Français évitent de prendre l’autoroute, dont 35% de manière régulière (46% de manière régulière parmi les catégories modestes contre 23% pour les catégories aisées) ; 49% ont revu leurs contrats (assurance, parking…) à la baisse ; 31% envisagent de prendre des passagers en covoiturage pour des longs trajets (vacances/week-end) ; 25% sont prêts à faire du « colis voiturage » ; 24% pourraient apposer de la publicité sur leur voiture.
« L’économie de la débrouille » : des nouveaux usages plébiscités par les Français, notamment chez les jeunes et dans les milieux populaires : 51% songent à choisir des pièces de rechange d’occasion plutôt que des pièces neuves en cas de réparation pour limiter le coût d’entretien de la voiture, un souhait majoritaire aussi bien dans les classes moyennes (56%) que dans les classes populaires (53%) ; 37% envisagent d’aller dans un garage associatif ou solidaire pour entretenir ou réparer leur véhicule (48% parmi les plus modestes contre 25% chez les plus aisés) ; 1 Français sur 4 (25%) pense à installer un boîtier ou un kit permettant de rouler au bioéthanol ; 18% envisagent la conversion de leur moteur pour utiliser du carburant GPL.
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Covoiturage et écoconduite : d’abord pour des raisons économiques
Bien que les Français envisagent le covoiturage, ils sont aujourd’hui une minorité à le pratiquer en tant que conducteur (24% de temps en temps). Cette pratique est davantage privilégiée par les jeunes (16% de pratique régulière chez les 18-24 ans) que par les 65 ans et plus (seulement 4%). Et en matière de covoiturage, les motivations financières (33%) arrivent en tête, devant les convictions écologiques (18%). 35% des conducteurs indiquent toutefois que les deux motifs comptent autant dans leur attitude.
L’écoconduite est quant à elle massivement pratiquée par les Français (83% de pratique au moins de temps en temps), dont une majorité (55%) la pratique régulièrement. Encore une fois, d’abord pour des raisons financières (44%), loin devant les convictions écologiques (15%)
Globalement, les automobilistes se sentent mal informés sur les dispositifs mis en place par le Gouvernement pour accompagner la transition écologique : seuls 38% sont bien informés sur le leasing social (possibilité de louer sur la longue durée un véhicule électrique pour 100 euros par mois). Un manque d’informations qui se fait également sentir sur d’autres dispositifs gouvernementaux : 58% sur les Zones à Faibles Emissions (ZFE), qui restreignent l’accès des villes pour les véhicules les plus polluants ; 56% sur les primes à la conversion, dispositif encourageant les Français à remplacer son véhicule ancien par un véhicule moins polluant ; 54% sur le bonus-malus écologique, dispositif financier qui incite à acheter les modèles de véhicules les moins polluants.
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