Elle part du principe que l’usager est faillible et vulnérable et que pour limiter la survenance d’accidents et leur gravité, un système de gestion des risques est nécessaire.
Il doit pouvoir s’appuyer à la fois sur une régulation adaptée des vitesses et sur une organisation intégrée des différents niveaux d’intervention permettant des protections multiples en cas de défaillance. Cette démarche systémique associe différents piliers d’intervention (notamment l’usager, le véhicule, l’infrastructure, la prise en charge des victimes, le management, la vitesse).
Alors que les chiffres de l’insécurité routière ne baissent plus de manière significative, l’approche de Système Sûr peut proposer un cadre fédérateur pour aider les acteurs à se mobiliser et impulser un nouvel élan pour faire face aux mutations de nos déplacements : évolution de la répartition des compétences et des missions, notamment dans le cadre des différentes vagues de décentralisation, évolution des mobilités dans le cadre de la transition énergétique, vieillissement de la population, arrivée des véhicules à délégation de conduite…
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Il est proposé de retenir une déclinaison française : le Système Sûr Soutenable (S-cube) fondé concrètement sur : l’amélioration du partage de l’espace public ; la mise en place d’une démarche systématique d’évaluation ; l’accompagnement de l’évolution des mobilités, en particulier les mobilités douces au sein d’espaces anciennement dédiés exclusivement aux véhicules motorisés ; l’engagement des collectivités territoriales à s’emparer de la sécurité routière sous la bannière du S-cube ; la mise en résonance de la sécurité routière avec les impératifs du développement durable.
Quelle que soit l’approche, l’objectif de diminuer drastiquement l’accidentalité doit s’appuyer sur une mesure objective des enjeux de l’insécurité routière. Chacun des quatre piliers (les usagers, le véhicule, l’infrastructure et la prise en charge des victimes) constitue une source de production de données sur lesquelles cette mesure doit s’appuyer. Ces données sont recueillies par les acteurs impliqués dans la prise en charge des accidents et des victimes (police, gendarmerie, services de secours aux victimes, gestionnaires de voirie, assureurs…).
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Cette meilleure connaissance des accidents et de leurs conséquences, indispensable pour progresser, peut être enrichie en ciblant des données supplémentaires issues de bases existantes comme le suivi des victimes dans la durée (système national des données de santé), l’historique des infractions des conducteurs, le recueil de données techniques issues des véhicules impliqués, l’état de l’infrastructure…
A suivre…
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