Une proposition de loi vise à accélérer et contrôler le verdissement des flottes automobiles. Elle sera examinée par l’Assemblée nationale le 30 avril prochain.
L’organisation professionnelle veut faire reconnaître les spécificités de la filière de la location courte durée. Elle demande de faire la distinction entre les flottes d’entreprises à destination de leurs salariés et les flottes des entreprises de location courte durée (LCD) qui n’ont pas les mêmes usages ni les mêmes destinations et s’adressent à des clients.
Les entreprises de la LCD sont confrontées à un certain nombre de difficultés. D’abord, une difficulté liée à la différence de coût d’achat entre un véhicule électrique et un véhicule thermique : en effet, les véhicules électriques sont vendus 40% plus cher en moyenne par rapport à leurs équivalents thermiques.
Ensuite, une difficulté liée à la demande puisque, malgré les efforts de pédagogie et de communication réalisés par les opérateurs de LCD, le taux de location des véhicules électriques est inférieur d’un tiers à celui des véhicules thermiques : 73,6% pour les véhicules thermiques contre 47,5% pour les véhicules électriques. La demande reste marginale et n’est pas suffisamment présente : les taux d’utilisation actuels sur l’électrique ne sont pas soutenables.
Enfin, le réseau de bornes de recharge est insuffisant pour le nombre de véhicules électriques actuel.
Sur ce point, il apparaît utile de souligner que les véhicules pris en LCD sont très majoritairement utilisés dans le cadre de trajets itinérants (un véhicule est loué en moyenne sur une durée de cinq jours), par une clientèle non-résidente (pas de possibilité de recharger son véhicule à son domicile ou sur son lieu de travail), et sur des distances beaucoup plus longues.
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Une autre spécificité n’est pas prise en compte, selon Mobilians : les entreprises de la LCD renouvellent en moyenne leurs flottes six fois plus vite que celles des autres gestionnaires de flotte et en particulier des flottes d’entreprises.
Les entreprises de la LCD sont donc convaincues que la proposition de loi est l’occasion de distinguer les flottes de la LCD des flottes des autres entreprises. Elle doit également permettre d’appliquer un régime adapté à chacune d’entre elles afin d’éviter une situation qui aboutirait à discriminer les acteurs de la LCD par rapport aux autres gestionnaires flottes et porterait préjudice au secteur de la LCD dans son ensemble.
Le verdissement des flottes est indispensable pour respecter les objectifs de décarbonation, mais cela ne doit pas se faire au détriment d’une réalité opérationnelle. En effet, les entreprises de la LCD peuvent appliquer la trajectoire de la proposition de loi à leurs salariés, mais pas à leurs clients qui demeurent libres de leurs choix.
Mobilians a donc fait plusieurs propositions concrètes permettant de conserver l’ambition écologique du texte tout en préservant la viabilité économique de la profession.
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