L’objectif de cette démarche #EntreprisesEngagées64 est de contribuer à réduire le nombre d’accidents sur les routes, et particulièrement le nombre de morts et de blessés graves. Rencontre avec Elisabeth Bernard, responsable du Bureau Sécurité routière et de gestion de crise pour les Pyrénées-Atlantiques…
L’une de vos missions est le pilotage de l’Observatoire départemental de la sécurité routière. Qu’en est-il ?
Elisabeth Bernard – Cet Observatoire dépend de la Direction départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) des Pyrénées-Atlantiques. Il a 3 missions : développer des outils permettant une bonne connaissance de l’insécurité routière, ceci de manière complète et objective ; proposer une analyse de l’accidentologie ; enfin, diffuser cette connaissance, notamment auprès des acteurs de la sécurité routière. Tout part donc de la qualité globale des données recueillies via les bulletins d’analyse d’accident corporel de la circulation, de leur exhaustivité et de la prise en compte de différentes variables (catégorie d’usagers, âge, trajet, équipements de sécurité, type de véhicules, manœuvres, infrastructure, état de la surface, nature d’infraction, etc.) y compris la géolocalisation. Ce travail de l’observatoire est essentiel pour disposer d’un état des lieux sur la sécurité des déplacements en milieu urbain et interurbain, mais aussi concernant les comportements, particulièrement ceux liés aux vitesses pratiquées, à l’absorption de substances psychoactives, à l’usage de distracteurs…
A quoi servent ces nombreuses données ?
E. B. – Nous fournissons une analyse de l’accidentologie au niveau départemental. Nous effectuons un suivi hebdomadaire, un bilan mensuel, mais également des études thématiques pour permettre de mieux connaître ce qui se passe, où et comment… Nous avons par exemple mené une étude relative à l’accidentologie sur les autoroutes A64 et A63, travaillé à la mise en évidence de zones d’accumulations d’accidents, un bilan avant et après installation d’équipements de contrôle automatisé de la vitesse, ou encore concernant les deux-roues motorisés sur la Côte Basque…
Tout récemment, nous avons réalisé une étude d’enjeux au vu du bilan 2012-2016 et préalablement à l’élaboration du Document Général d’Orientations 2018-2022. Cette étude d’enjeux a ainsi permis de recenser des cibles présentant un nombre d’accidents et/ou une gravité caractérisant un dysfonctionnement dans le département par comparaison avec une famille de départements et le niveau national. La mise à disposition de ces indicateurs permet ensuite de mieux cibler la communication, et d’impulser des actions en rapport avec les enjeux identifiés au niveau local.
Qui bénéficie de ces travaux ?
E. B. – D’une manière générale, tous les acteurs de la sécurité routière, et plus particulièrement le directeur de cabinet de la Préfecture chargé d’animer et de coordonner la politique de sécurité routière dans le département. L’Observatoire répond également aux demandes de renseignements formulées par les collectivités territoriales, les gestionnaires de voirie, les bureaux d’études privés, les scolaires et les associations.
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Avez-vous des données sur le risque routier professionnel ?
E. B. – Oui. Sur la période 2012-2016, nous constatons une accidentalité au-dessus de la moyenne nationale pour les déplacements de type « mission », avec 557 accidents sur un total de 1103 accidents corporels intervenus dans le cadre professionnel dans le département ; soit 50% contre 47% sur toute la France. Nous constatons de meilleurs résultats concernant les trajets « domicile-travail », avec 612 accidents ; soit 55% contre 61% sur le plan national.
Vous avez des priorités particulières ?
E. B. – Une des orientations pour les prochaines années concerne le partage de la voirie en zone urbaine, entre piétons, usagers de deux-roues, automobilistes et véhicules lourds. Le nombre d’accidents graves y est élevé, notamment concernant les piétons. Sur la période 2012-2016, la moitié des accidents impliquant un piéton se sont produits sur un passage protégé…
Informations sur le site de l’ODSR