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Odoxa a réalisé une enquête pour Abeille Assurances qui explore les nouvelles dynamiques de mobilité en France et leurs implications en matière de sécurité routière.
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A l’heure de la démultiplication des usages de la route, ce sondage donne une vision des comportements, du sens des (ir)responsabilités, de l’appréhension des risques.
Les résultats sont limpides : les Français éprouvent ce qu’Abeille Assurances a choisi d’appeler « la charge déplacementale », un néologisme qui permet de matérialiser le haut niveau de stress et d’angoisse qu’ils ressentent – et provoquent ! – dans leurs déplacements quotidiens et qui influence négativement leur comportement sur la route
« Je suis particulièrement frappé de ce paradoxe : les Français sont lucides sur les risques qu’eux-mêmes font courir aux autres dans leurs déplacements en raison de leurs comportements inappropriés, mais ne sont pas prêts à les remettre en cause et reportent sur les autres la charge de l’amélioration. En parallèle, se déplacer s’affirme comme une source de stress très présente chez les usagers français, et contribue à la violence routière » souligne Christian De Boissieu, directeur général Abeille IARD & Santé.
« En effet, 82% des conducteurs ressentent régulièrement des émotions négatives, influençant ainsi leur comportement. Plus précisément, 67% d’entre eux déclarent ressentir de la colère, 62% du stress, et 46% de la peur. Cela souligne l’importance de mettre la bienveillance et le respect de l’autre, quel que soit son mode de déplacement, au centre des politiques de prévention ».
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Entre déni et réalité : les Français cultivent leur mauvaise réputation !
Apparemment honnêtes, les trois-quarts des Français (74%) reconnaissent adopter au moins un comportement inapproprié lors de leurs déplacements quand près d’un automobiliste sur deux (48%) admet avoir un comportement particulièrement risqué. En détail, 58% des Français interrogés indiquent rouler au-delà des limitations de vitesse, 36% disent échanger des insultes avec d’autres usagers de la route, et 25% conduire après avoir bu plus de deux verres d’alcool.
Et pourtant, malgré ces constats sans concessions vis-à-vis de leurs propres comportements, 92% des conducteurs estiment bien se comporter sur la route, une nette majorité d’entre eux (53%) est persuadée que « les autres » se comportent mal.
Conséquence ? une approche « C’est pas moi, c’est les autres » qui accroit la charge « déplacementale » de chacun sur la route !
Une cohabitation difficile
En France, la voiture reste le mode de transport le plus utilisé, avec 77% d’utilisateurs hebdomadaires et 47% d’utilisateurs quotidiens. Cependant, on constate une légère baisse de 5 points en 4 ans. En parallèle, les nouveaux modes de transport connaissent un essor remarquable : une augmentation de 6 points pour le vélo, de 3 points pour les scooters/motos, et de 3 points pour les trottinettes. Au total, 19% des Français utilisent chaque semaine au moins l’un de ces moyens de transport.
Malgré les idées reçues, les clivages entre les utilisateurs de différents modes de transport sont purement factices. En effet, de nombreux Français sont poly-utilisateurs, combinant les trajets en voiture, à pied et à vélo. Par exemple, 35% des automobilistes sont également piétons, et 11% sont cyclistes.
Cependant, la cohabitation entre les différents modes de transport est loin d’être harmonieuse. Environ 37% des Français et 46% des citadins estiment que la cohabitation dans leur ville se déroule mal. De plus, 63% des Français et 68% des Franciliens considèrent qu’il y a une surpopulation de trottinettes et de vélos sur la route, engendrant des situations à risques.
Cette diversification des moyens de transport, bien que bénéfique en termes de mobilité, soulève des défis en matière de cohabitation et de comportements sur la route.
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De l’importance capitale d’une prévention accrue
L’étude révèle également une grande méconnaissance des règles de sécurité routière parmi les Français. Une majorité sous-estime les distances de freinage et les effets de l’alcool au volant. En effet, seulement 11% des Français obtiennent plus de 3 bonnes réponses sur 6 à un quiz de sécurité routière. Toutefois, ce constat met en lumière une réalité plus large et plus complexe.
Mais bonne nouvelle, les Français ont au moins conscience de leur ignorance collective sur la sécurité routière : une nette majorité (54%) pense qu’il faut aller encore plus loin en matière de prévention routière pour améliorer les comportements. Presque personne ne pense qu’on devrait « moins en faire » dans ce domaine ou qu’on « embête déjà trop les gens avec ça ». Des affirmations qui peuvent être considérées comme un pas positif vers des routes plus sûres, où le respect et la bienveillance pourraient réduire significativement les accidents.
D’autant que, 9 Français sur 10 pensent que la bienveillance et le respect sur la route sont cruciaux et auraient un impact significatif sur le nombre d’accidents et de morts sur les routes. Pour autant, 89% des usagers admettent souvent échanger des insultes ou des menaces avec d’autres usagers tout en reconnaissant l’importance de la bienveillance. Un « faites ce que je dis mais pas ce que je fais » somme toute bien français.
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